Prix Babut

Décerné depuis 1936 par la Société française de numismatique, ce prix est attribuée à un auteur de nationalité française, membre de la Société en qualité d’honoraire, de titulaire ou de correspondant. Cet auteur devra avoir publié un livre ou un mémoire relatif à la numismatique nationale, ancienne ou moderne, dans les deux années précédant le concours.

Le prix Babut fut créé en juillet 1933 grâce à une fondation faite par Madame veuve P. Babut, en souvenir de son défunt mari le Commandant P. Babut, qui avait présidé à deux reprises la Société française de numismatique, en 1907-1908 puis en 1912-1913. Pour financer le prix, Mme Babut mit en effet à la disposition de la Société une somme de 15000 francs (valeur 1933).

Le prix fut décerné pour la première fois le 4 juillet 1936. Le docteur Julien Bailache, ancien président de la Société, en fut le lauréat au titre de ses études sur les ateliers de la Ligue. Il fut suivi par tous les grands numismates ayant fait avancer les recherches en numismatique sur les monnaies, anciennes ou modernes, liées au territoire national (P. Le Gentilhomme, H. Rolland, P. Prieur, J. Lafaurie, J. Mazard, J. Tricou, P. Bastien, F. Dumas, notamment).

Après plusieurs années d’interruption, le prix Babut fut relancé par la Société française de numismatique en 2016.

Le Commandant Pierre Babut (1854-1926)

Auguste Gaston Pierre Babut de Rosan est né à Paris le 1er septembre 1854, d’un père Directeur des Impôts (Contributions directes) à Toulouse et de son épouse née Marie de Rosan. Par son oncle, son grand-père et son aïeul, il appartenait à une famille d’officiers ayant participé aux campagnes de l’Empire, de la conquête de l’Algérie et de la guerre de 1870 notamment. Ces influences familiales déterminèrent sa vocation.

Engagé volontaire dans l’armée française en 1874 à l’âge de vingt ans, il fut promu officier en 1880 et conquit ensuite tous les grades jusqu’à celui de chef de bataillon (commandant) qu’il obtint en 1906. L’année suivante il partit en retraite et se consacra alors activement à la numismatique. Mobilisé à nouveau pendant la guerre de 1914-1918, il exerça alors les fonctions de commissaire militaire de gare dans plusieurs gares de la région parisienne. le 28 décembre 1926, il décéda à l’âge de 72 ans.

À l’instar de son « alter ego » Paul Bordeaux, de Jules Perrin du Lac ou de Marc Fabre de Larche, le Commandant Babut fut un des plus grands collectionneurs de monnaies royales françaises de son époque. À ce titre, il présenta de nombreuses communications à la Société française de numismatique qu’il présida à deux reprises : en 1907-1908, dès son départ à la retraite, puis en 1912-1913. Par ailleurs, il écrivit des articles dans la Revue numismatique, la Revue belge de numismatique, la Revue suisse de numismatique, ainsi que dans la Gazette numismatique de Fernand Mazerolle, auteur de sa nécrologie dans le catalogue de vente de sa collection (1927).

À la mort du Commandant Babut, son exceptionnelle collection de monnaies royales françaises, commencée dès l’âge de vingt-cinq ans, ainsi que ses autres collections de monnaies et de décorations, furent dispersées à l’Hôtel Drouot du 28 mars au 1er avril 1927 (expert : Étienne Bourgey). P. Babut avait légué à la Monnaie de Paris sa magnifique bibliothèque numismatique dont tous les ouvrages étaient reliés et marqués de son ex-libris. À la Société française de numismatique il avait fait don par testament d’une somme de 8000 francs (valeur 1926), nette de frais. Cette générosité permettra de financer l’édition du jeton de vermeil de la Société. En 1933, sa veuve dotera une fondation de la somme de 15000 francs (valeur 1933) en vue de l’attribution tous les deux ans, par la Société, d’un prix de numismatique, dit « prix Babut ».