Hommage à Jacques Yvon (1923-1983) à l’occasion du centenaire de sa naissance

Jacques Yvon est né à Paris le 16 novembre 1923. Sorti de l’École des Chartes en 1948, il rejoignit la Bibliothèque Nationale le 1er décembre 1950 et fut affecté au Cabinet des Médailles en 1951 où il demeura 20 ans. Rien ne le prédestinait à la numismatique, mais il s’y passionna et devint un éminent spécialiste de la numismatique médiévale et de celle de l’Orient latin. La Société française lui doit beaucoup. Titularisé dès le 5 avril 1952, il succéda à Jean Lafaurie comme secrétaire du Bulletin le 5 mars 1955 et il le demeura jusqu’en 1965, date à laquelle Claude Brenot devint secrétaire de la publication. Vice-président de 1965 à 1967, il devient président de la SFN en 1967, au fauteuil de Pierre Bastien. Il joua un rôle très actif dans l’organisation de Journées Numismatiques dont les premières se déroulèrent à Lyon en 1956. Accompagné de son épouse Anne-Marie (née Briand), il assista à toutes les Journées, de 1956 à 1970, à l’exception de celle de 1960, qui se déroulait à Strasbourg, car il se trouvait au même moment à New-York, en qualité de Visiting Scholar à l’American Numismatic Society.

Son activité scientifique fut inlassable. J’ai compté une cinquantaine de communications aux séances de la SFN de 1952 à 1971. De 1953 à 1968, il publia neuf articles dans la Revue Numismatique et il édita les Tables des années 1916-1956. Il fut également l’éditeur, en collaboration avec Helen W. Mitchell Brown du volume II du Survey of Numismatic Research 1966-1971 portant sur Medieval and Oriental Numismatics, dont il écrivit le chapitre Orient Latin et Arménie.

Jacques Yvon en 1968

Il ne put se rendre à New York et Washington en 1973, car son souhait d’exercer une pleine responsabilité le conduisit à postuler à la direction de la bibliothèque municipale de Bordeaux, dont il obtint le poste de conservateur en chef en 1971. Il s’éloigna alors de la numismatique, mais fit une dernière communication à la SFN en 1978 où il présenta, avec J.- P. Bost et D. Nony, les monnaies des fouilles de Saint-Christoly. Il aurait pu revenir à Paris, car G. Le Rider, quittant en 1975 la direction du Cabinet pour devenir Administrateur général de la Bibliothèque nationale, la lui proposa. Mais il préféra continuer sa mission en Gironde. Pendant sa direction, il fut évidemment très affecté par le vol par effraction qui affecta le médaillier.

Les dernières années de sa vie furent malheureusement un long combat contre la maladie d’Alzheimer et il décéda le 28 janvier 1983, à l’âge de 59 ans.

Michel AMANDRY[1]


[1] Pour cet hommage, je me suis servi des notices de L. DESGRAVES, Jacques Yvon (1923-1983), Bibliothèque de l’école des chartes, tome 142, livraison 2, 1984, p. 386-387 et de F. DUMAS, Jacques Yvon 1923-1983, Assoc. bibl. 128, 1985, p. 27. J’ai également échangé avec Michel Yvon, son fils, à qui je dois des informations inédites sur la carrière de son père ainsi que sa photo.